« On a pas peur ! Ni de la police, ni de la préfecture » clame un Gilet Noir au micro, ce vendredi 29 novembre, devant le Tribunal de Paris, porte de Clichy.
Ce jour-là, les Gilets Noirs se sont rassemblés contre l’interpellation de leur camarade Diakité, avec la CNT-SO (Confédération Nationale du Travail - Solidarité Ouvrière) et la Chapelle Debout. Diakité est libéré définitivement en appel le lundi 2 décembre. Forts de cette nouvelle, les Gilets Noirs ont a nouveau frappé avec surprise chez l’un des clients d’Elior le mardi 3 décembre dans l’après-midi pour dénoncer l’exploitation des travailleurs sans-papiers : la cible n’était autre qu’un magasin Nespresso, place de l’Opéra à Paris.
La soirée de mardi 3 décembre dernier, dans le 2eme arrondissement de Paris, au centre municipal Jean Dame, était dédiée à Assa Traoré. Une soirée au centre de la capitale, avec une guest-lists impressionnante et variée, ainsi qu’une salle plus que comble pour soutenir le combat pour la Justice et la Vérité dans la mort d’Adama Traoré, suite à son interpellation, le 19 juillet 2016 - jour de son anniversaire, à la gendarmerie de Persan (95, Val d’Oise). Mais aussi pour soutenir Assa Traoré, la soeur du défunt, face à la répression qui s’abat sur elle et le combat qu’elle porte : pas moins de 4 plaintes ont été déposées contre elle depuis septembre 2019.
Lire la suiteAu-même moment où les Gilets Jaunes manifestaient pour leur 56ème acte, la CGT tenait son rassemblement annuel contre la précarité et la réforme de l’assurance chômage. Premier samedi de décembre, premier samedi de Grève Générale. Les deux cortèges, qui devaient converger à Montparnasse, n’ont pas pu se rassembler comme prévu. Les CRS veillaient au grain. REPORTAGE
Lire la suiteCe sont des images que tout le monde doit encore avoir en tête. Celles de ces 151 jeunes, agenouillés dans de la terre, mains sur la tête pour certains, carrément menottés pour d’autres, encadrés par des policiers goguenards. Et cette voix, ignoble, insoutenable, qui commente l’insoutenable : “Voilà une classe qui se tient sage”. Un an après, une “Marche des Mamans” était organisée à Paris le dimanche 8 décembre par le Collectif de Défense des Jeunes du Mantois, un collectif créé en réaction à l’humiliation de ces jeunes, et qui n’est pas exclusivement composé de mamans du quartier. Cette marche a rassemblé quelques centaines de personnes - moins qu’elle ne l’aurait dû, bien que la grève des transports soit à prendre en compte.
Lire la suiteRues quasiment vides, écoles fermées, métros à l'arrêt et gares totalement désertes. Lille a des allures de ville morte en ce jeudi 5 décembre. Pourtant, les rues prennent vies tôt dans la matinée. A Tourcoing, 200 personnes sont venues crier leur colère devant le centre des Impôts, fief du premier adjoint et ministre Gérald Darmanin. A 14h30, c'est au tour de 20.000 âmes de se réunir Porte de Paris pour répondre à l'appel régional lancé par l'union syndicale des Hauts-de-France. Pompiers, infirmiers.es, postiers.es, cheminots.es, profs, étudiants.es, gilets jaunes... C'est un arc-en-ciel de corps de métiers qui se déploie dans les rues de Lille, bien déterminé à faire entendre son rejet catégorique de la réforme des retraites initiée par le gouvernement. Récit d'un week-end de mobilisation :
Lire la suiteLundi 2 décembre 2019 dans le centre-ville de New Delhi, près du monument Jantar Mantar, une centaine de personnes, principalement des femmes, se rassemblent pour protester contre les violences sexuelles faites aux femmes. Des sympathisantes et sympathisants de différentes organisations arrivent, telles que All India Mahila Samskritik Sanghatan (AIMSS) qui est la branche des Femmes de la Socialist Unity Centre of India (Communist), All India Students' Association (AISA), All India Democratic Women's Association (AIDWA).
Lire la suiteSuivi de la lutte contre la précarité étudiante à Lyon suite à la tentative de suicide par immolation d’un étudiant syndicaliste de 22 ans et à la lettre qu’il a laissé derrière lui, désignant les politiques anti-sociales responsables de son geste.
8 novembre 2019. Cette date parsème le campus de la Porte des Alpes de l’Université Lyon 2 à de multiples endroits, accompagnée de la mention « ni oubli, ni pardon ». On la retrouve également sur le bâtiment du CROUS, situé au 59 rue de la Madeleine dans le 7ème arrondissement de Lyon, devant lequel Anas, l’étudiant de 22 ans, s’est immolé - et où a eu lieu un rassemblement à l’initiative de son syndicat, Solidaires étudiant•e•s Lyon, mardi 12 novembre. La tristesse, le désespoir et une colère lancinante percent la voix de ses camarades lorsqu’iels lisent la lettre qui a laissé derrière lui. Celle-ci se suffit à elle-même et ses revendications seront reprises à la fois par le syndicat Solidaire étudiant•e•s et par les assemblées générales qui se sont enchainées depuis ; les 14, 19 et 28 novembre, puis les 5 et 9 décembre.
Lire la suiteAu stade où nous en sommes, il n’est plus possible de faire un seul pas en arrière.
Au-delà de toute fatalité - bien au contraire, le champ des possibles est à présent ouvert - il demeure que le succès de cette grève générale ne dépend que de nous-mêmes. Ou bien nous y croyons sans faillir, et le cas échéant nous nous donnons les moyens de vaincre - ou bien nous baissons les bras. Et dans la situation actuelle du pays, où 7 de ses 8 raffineries sont à l’arrêt, où 90% de ses trains ne circulent pas, où de nombreuses facs et écoles sont fermées, bloquées, vidées de celles et ceux qui les font vivre, où les secteurs de l’énergie tournent au ralenti… rien n’est moins sûr que l’amplification du mouvement.
Lire la suiteLa grève de ce jeudi 5 décembre était fortement attendue, de même que la première journée de manifestation de ce mouvement de grève, qui a rassemblé au moins un million de personnes à travers le pays. Une grève historique contre la réforme des retraites vers un système par points, et qui cache des malaises bien plus profonds...
On peut mesurer l’inégalité d’une société aux représentations que ses dirigeants mobilisent. Le 15 novembre dernier, dans un débat télévisé concernant la grève tant attendue du jeudi 5 décembre, l’éditorialiste Christophe Barbier jubilait d’admiration. “Les Français ont oublié Adolphe Thiers qui est Premier ministre de Louis-Philippe très jeune, comme Macron, et qui revient en 1870 pour installer et conforter la République.” Lorsqu’on lui rappelle qu’Adolphe Thier est avant tout celui qui massacra la Commune de Paris, insurrection populaire et socialiste en 1871, il répond : “Aussi ! Mais en massacrant les Communards, il sauve la République. Sinon nous aurions eu Lénine maire de Paris, et Président de la France à ce moment-là.”
Lire la suiteDjadjé Traoré venait d’avoir 19 ans. Poignardé à plusieurs reprises le 17 novembre dernier à St Ouen, le jeune lycéen a succombé à ces blessures le 22 novembre. Une semaine après que le corps d’Oliver Tony, 17 ans, ait été retrouvé inanimé dans un coffre de voiture à Tours, à plus de 200km de Noisy-le-Sec où ses agresseurs l’avaient roué de coups et filmé son calvaire sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, l’enquête sur la mort de Djadjé a besoin de témoignages pour avancer. Djadjé Traoré était le cousin d’Assa Traoré; et d’Adama Traoré, mort entre les mains des gendarmes de Persan le 19 juillet 2016. « Ces violences, cette haine destructrice doivent cesser » écrivait Assa sur les réseaux sociaux en appelant à cette Marche blanche, samedi 30 novembre.
Lire la suiteCe vendredi 24 novembre, environ 10.000 personnes ont battu le pavé bruxellois pour crier leur colère contre les violences faites aux femmes. Organisée par la plateforme Mirabal, la manifestation intervient à la veille de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Les organisations regroupées demandent la concrétisation de la Convention d’Istanbul, un texte du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et contre la violence domestique. Bien qu'il soit approuvé en Belgique, il n'a que très peu d'impact dans les faits. Entre regroupements festifs et moments de recueillements plus solennels, la manifestation a permis à toutes et tous d'élever la voix pour se faire entendre, au delà-même des frontières belges.
Lire la suitePatricia, 51 ans, 14ème. Gaëlle, 22 ans, 23ème. Ces 138 femmes, victimes de la violence de leur compagnon ou ex-conjoint depuis le début de l’année 2019, d’après le décompte macabre des associations, étaient prises comme témoin de la marche du 23 novembre qui visait à leur rendre hommage. A l’appel des collectifs Nous Toutes et Nous Aussi, les militant.e.s féministes ont remis le couvert pour pointer l’inaction du gouvernement à travers un cortège fourni, qui a défilé de la place de l’Opéra à Nation. Parfois là une heure avant le rendez-vous pris à 14h, les différents collectifs se sont mis en place selon une géographie significative : l’Opéra Garnier pour Nous Toutes, les abords d’un Zara pour le féminisme intersectionnel de Nous Aussi, et ses différents blocs.
Lire la suitePar cette phrase, prononcée par un ancien militant du MIB (Mouvement de l’Immigration et des Banlieues), l’association Choisy l’Thème invitait vendredi 8 novembre, jeunes et moins jeunes, habitant•es de Choisy-le-Roi et d’ailleurs, à venir assister à la présentation de l’exposition « Ceux qui marchent encore ».
Lire la suiteCe samedi à 12h30 était annoncée une marche blanche pour Oliver Tony au départ de Sevran. Après une semaine de recherches, le corps meurtri de l’adolescent de 17 ans avait été retrouvé à Tours, à plusieurs centaines de kilomètres de sa dernière localisation près de Noisy-le-Sec. Victime d’une barbarie sans nom, sa famille, ses ami•es et de nombreux soutiens ont marché pour lui rendre hommage et appeler au calme.
Lire la suite[PORTFOLIO] Dans l'après-midi du 16 novembre, la « Maison du peuple » voit le jour en marge des divers rassemblements qui font rage dans Paris.
Située au 102b rue de Bagnolet ( 20e), l'ancienne salle de concert La Flèche d'or est investie par une vingtaine de collectifs militants aux alentours de 15h. L'info est donnée ; la « Maison des peuples » est née, et des appels à la rejoindre sont lancés.
Lire la suiteA l’heure où les chaînes d’infos mainstream se plaisent à répéter en boucle que les Gilets Jaunes seraient de moins en moins nombreux.ses ou un mouvement en perte de souffle, tout le monde était pourtant au rendez-vous, gonflé.es à bloc pour éteindre les bougies et allumer les barricades. Et ce, malgré les mains arrachées, les éborgnements et toutes les violences subies depuis le début du mouvement.
Plus de 100 appels à se rassembler pouvaient être recensés au niveau national. Dans la capitale, plusieurs rassemblements étaient prévus ce samedi 16 novembre au matin, afin de fêter dignement le symbole de l’année de révolte : porte de Champerret, place St Pierre, place d’Italie ou encore carrément sur le périphérique parisien.
Lire la suiteLes hôpitaux ont ouvert, ce jeudi 14 novembre, les hostilités pour la bataille sociale qui va se dérouler au cours des prochaines semaines. Cela fait des années, tout comme les cheminot.es, tout comme les étudiant.es, comme tout le service public en définitive, que l’on y dénonce les conséquences désastreuses des coupes budgétaires néo-libérales. Fermetures de lits, de chambres, suppressions de postes, d’hôpitaux, de maternités, durcissement des conditions d’accès à la Première Année Commune aux études de Santé (PACES) pour les étudiant.es… Chacun.e avait une raison valable de se mobiliser ce jour-là, et des dizaines de milliers de personnes ont répondu à l’appel des syndicats et des comités de grève.
Lire la suite« J’accuse Macron, Hollande, Sarkozy et l’EU de m’avoir tué, en créant des incertitudes sur l’avenir de tous-tes, j’accuse aussi le Pen et les éditorialistes d’avoir crée des peurs plus que secondaires ». Ce sont les mots qu’avait écrits Anas K. peu de temps avant de s’immoler par le feu devant le restaurant universitaire du CROUS ( Centre Régional des Oeuvres Universitaires et Scolaires) de Lyon.
Actuellement, Anas est « entre la vie et la mort » au Centre des brûlés de l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon, selon le syndicat Solidaires Etudiant-e-s.
Depuis qu’il a tenté de mettre fin à ses jours, nombreux ont été les commentaires des éditorialistes et des ministres quant au caractère éminemment politique de son acte.
Lire la suiteLes mois de novembre, à n’en plus douter, nous poussent à la réflexion sur notre propre histoire, sur l’histoire de nos luttes, et donc a fortiori sur qui nous sommes dans le temps et dans l’espace. Car à la date du 17 novembre 2018, il faudra à présent ajouter celle du 10 novembre 2019 — la date d’une marche historique contre le racisme ambiant et caractérisé, à l’encontre des musulman·es.
Et nous nous devons à chacun·e cette vérité : il était temps, il était même grand temps que quelque chose de formidable se produise pour tenter de mettre un terme à la radicalisation islamophobe dans laquelle est plongée le pays depuis des mois.
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