Depuis son interpellation en juin dernier, alors qu’il couvrait un piquet de grève de personnes sans papiers travaillant pour le Chronopost d'Alfortville, Taha Bouhafs n’a toujours pas récupéré son téléphone. Pourtant, toute l’interpellation et les violences policières subies par Taha y sont filmées. Face à cette non-restitution par le parquet de Créteil, Taha et son avocat, Me Arié Alimi, répliquent avec une plainte pour « obstruction à la manifestation de la vérité ». L’audience se tenait ce mardi 5 novembre au tribunal correctionnel de Créteil. Une matinée symptomatique de la répression qui frappe les journalistes en France.
Récit d’audience.
Les gilets jaunes dunkerquois.es fêteront bientôt une année de présence, entre le rond-point des Parapluies et le rond-point de Kruysbellaert. A force de courage et de persévérance, iels ont réussi à pérenniser leur lutte dans le temps et l'espace. Iels se sont approprié une place dans le paysage urbain, tout en suscitant multitude de débats chez celles et ceux qui les croisent.
Il est 16h. Derrière le rond point et le flux d'automobilistes, on aperçoit un drapeau français flotter au gré du vent. Des gilets jaunes sont suspendu.es de part et d'autre autour de la cabane ainsi que des pancartes aux messages revendicatifs. A l'intérieur, quelques personnes discutent vivement, des tasses fumantes à la main. L'odeur du café chaud réchauffe la pièce, une boîte d'ours en guimauve est posée sur la table.
Lire la suiteLes 26 années de Gaye Camara, jeune campésien, ont été stoppées par huit balles de police, dont une dans la tête, dans la nuit du 16 au 17 janvier 2018. Le jeune homme ne représentait alors aucune menace.
Ce samedi 2 novembre 2019, alors qu’un non-lieu vient d’être prononcé, la famille, le comité Vérité et Justice pour Gaye et les soutiens appelaient, devant le commissariat d'Épinay s/ Seine, à un rassemblement en réaction à cette injustice. REPORTAGE et PORTFOLIO A LA FIN.
Ce mardi 29 octobre, l’audience en appel d’Antonin Bernanos, militant antifasciste, a maintenu sa liberté conditionnelle, en lui permettant de revoir son frère et en réduisant de 7000 euros son cautionnement. En revanche, la Cour a également maintenu de nombreuses et pesantes contraintes sur le jeune homme.
LaMeute était présente. | RÉCIT D’AUDIENCE et photos en fin d’article
La détention se termine pour le militant de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue(AFA), Antonin Bernanos, libéré sous contrôle judiciaire ce matin. « C’est bon tu peux le voir ! » cette phrase enjouée a été prononcée au moins une dizaine de fois en direction d’Angel, le frère d’Antonin, après que le juge a retiré son nom des personnes qu’il n’avait plus le droit de voir.
Lire la suite13.10.2019
Les pneus crissent et les moteurs chantent fort dans le quartier de la Ceriseraie, à Villiers le Bel, vers 15h ce dimanche 13 octobre. C’est ici, avenue Salvador Allende, qu’il y a une semaine, Ibrahima Bah, jeune sarcellois, passait au guidon de sa moto-cross à proximité d’une opération de police. C’est ici qu’il y a une semaine, « Ibo », comme on le surnomme avec affection, est mort.
Depuis, ses proches exigent d’avoir accès aux images d’une caméra de surveillance de la ville afin de déterminer les causes de cet accident mortel. Sur le poteau qu’il a percuté, des fleurs ont été accrochées.
Ce vendredi 27 septembre a eu lieu la plus grande manifestation de l’histoire du Québec : près d’un demi-million de personnes ont marché à Montréal contre l’inaction des politiques face aux enjeux climatiques.
Transports gratuits et cours annulés pour l’occasion (dans 3 des 4 universités de la ville, et deux tiers des cégeps publics de la province*) laissaient présager d’une mobilisation populaire, et même consensuelle. Durant la semaine qui a précédé, dans le bus, les amphis, ou les rayons de supermarché, on pouvait déjà entendre étudiant.es, touristes, fêtard.es, militant.es et parfois même inconnu.es se donner rendez-vous pour “la marche”. La veille, c’était au tour du premier ministre Justin Trudeau, cherchant désespérément à mettre derrière lui son scandale de blackfaces, d’annoncer sa présence à la manifestation - après Greta Thunberg quelque semaines auparavant.
Lire la suite« Ce que nous faisons est illégal » rappelle les militantes les plus aguerries, aux femmes présentes ce vendredi 6 septembre 2019. Autour d’elles, des pots de colle, de larges pinceaux et de feuilles A3/A4 sur lesquelles s’affichent en gros ces messages qu’elles ont peints toute l’après-midi pour dénoncer les féminicides en France: “Féminicide partout, Justice nulle part”. “Julie tuée à 35 ans par son ex-mari, 30ème féminicide”. “Plus écoutées mortes, que vivantes”.
La typo est agressive, le message saute aux yeux, captive le regard, s’imprime sur la rétine et dans les esprits. C’est le but de ce groupe de militantes, réunies sous les combles du Jardin Denfert, squat d’artistes qui accueille les militantes pour s’organiser. Sur place l’atmosphère est pesante ; l’émotion provoquée par le choc émotionnel ressenti à la lecture de tous ses messages affichés sur les murs est palpable.
Lire la suiteLa semaine dernière, alors qu’avait lieu la Marche pour Adama III, plusieurs véhicules, dont trois bus mis en place par le Comité pour Adama au départ de Gare du Nord, Ivry et Montreuil, convergeaient vers Beaumont-sur-Oise. Sur la route, plusieur.es manifestant.es ont été surpris.es par un contrôle accru des forces de l’ordre (gendarmes et militaires). Idem pour le bus des Gilets Jaunes de St Nazaire.
Cette vérification découle d’une décision prise cinq jours en amont de la Marche, le 15 juillet 2019, par le Procureur du Parquet de Pontoise : réquisitionner tous les véhicules sur les chemins de Beaumont « aux fins de rechercher, les auteurs de : actes de terrorisme, infractions en matière d’armes et d’explosifs, infractions de vol, de recel, faits de trafic de stupéfiants ».
3 ans après la mort d'Adama Traoré entre les mains des gendarmes, une marche est organisée à Beaumont-sur-Oise (95), sa ville, afin de réclamer justice et vérité. Sa famille et ses proches s'expriment avant la marche, devant la mairie de Persan.
Lire la suiteCe samedi 8 décembre, en parallèle de l’acte IV des gilets jaunes, s’est déroulé la 3eme marche parisienne pour le climat. L’appel lancé par plusieurs ONG à l’international a trouvé écho dans plus de 120 villes françaises et 17 pays. Malgré l’atmosphère pour le moins tendue dans la capitale, les organisateurices n’ont pas souhaité – malgré les demandes du gouvernement – annuler la marche. Pour autant celle-ci a dévié de son trajet initial et a finalement démarré à Nation pour finir à République.
Lire la suiteUn soir d’avril 2016, en plein Nuit Debout, l’économiste Frédéric Lordon déclarait : “on ne tient pas éternellement une société avec BFMTV, de la flicaille et du Lexomil”. Emmanuel Macron n’était alors que ministre de l’Economie et du Budget, mais tout semble indiquer aujourd’hui une fatale continuité des luttes de la Loi Travail aux “Gilets Jaunes”. Car si Macron, président, a bien été forcé de reculer sur la taxation du carburant, la mobilisation des “Gilets Jaunes” affirme dorénavant une ambition bien plus grande, une soif de révolution que ne peuvent étancher les gesticulations cosmétiques et à retardement du pouvoir en place.
Lire la suiteLa veille du quatrième opus des Gilets Jaunes la maire de Paris , Anne Hidalgo, annonce qu’elle collabore avec la préfecture de police d’IDF afin d'empêcher les dégradations qui ont pu “tâcher” le paysage lors de la troisième manifestation des gilets jaunes, le samedi 1er Décembre 2018.
Ainsi, dès 5h30 du matin, 45 stations de métro et de RER sont fermées au public, majoritairement dans l’Ouest parisien ou aux abords de nombreux monuments, autrement dit principalement dans les quartiers riches. Les grands magasins comme les plus petits de la zone concernée sont également fermés pour la journée, barricadés pour certains.
Lire la suiteIl y a eu un acte 1, il y'a eu un acte 2, il y'a eu un acte 3 et, inévitablement, il y aura un acte 5. En cela, le rôle de cet acte 4 - comprendre quatrième samedi de mobilisation - est central : son contexte semble en effet marquer toujours plus la rupture dans le rapport entre le pouvoir politique et la population française. Plus que celle des ”Gilets Jaunes”, dans ce qu'en entendent certains médias, à savoir une partie de la population française ne protestant que contre la hausse du prix des carburants, la mobilisation de ce samedi était l'aboutissement d'une semaine complète de mouvements sociaux, notamment chez la jeunesse.
Cette jeunesse qui s’est, au cours de la semaine, mobilisée à travers la France, bloquant les lycées, occupant les facs, organisant des rassemblements devant des lieux symboliques politiquement parlant.
Il nous a rarement été aussi compliqué d’écrire sur un mouvement social. Sans doute parce que jamais nous n’avons été exposé·es à une telle déliquescence du pouvoir en place. De toutes parts, le pays se fissure, et se dévoilent au grand jour toutes les fractures sociales qui l’ont fait souffrir si longtemps. De la colère sur la hausse des prix du carburant, il ne reste rien si ce n’est l’éclair formidable qui précède toutes les tempêtes. Cette mesure du gouvernement s’est voulue un vent nouveau — il l’emportera avec lui dans les tréfonds de l’Histoire. Car l’ivresse du pouvoir aura bien fini par monter à la tête d’Emmanuel Macron. Qui peut décemment croire que s’attaquer aux mondes des travailleur·euses, des étudiant·es, des lycéen·nes, des retraité·es, de celles et ceux « qui ne sont rien », des « ouvrières illettrées », des « gaulois réfractaires », n’apporterait pas à son administration la catastrophe attendue depuis des décennies ? Car, fin connaisseur des stratégies politiques, François Mitterrand avant lui disait : « Si la jeunesse n’a pas toujours raison, une société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort ».
Lire la suite“C’est l’histoire d’une société qui tombe, et qui, au fur et à mesure de sa chute, se répète sans cesse pour se rassurer : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien…” Cela a beau provenir du script de La Haine, cultissime film de Mathieu Kassovitz sur les quartiers populaires et les violences policières, rien ne pourrait mieux aller pour introduire la crise politique en cours.
C’est sur toutes les lèvres. Sur tous les écrans. A tous les coins de rue. Les “Gilets Jaunes” ont repris Paris pour la troisième semaine consécutive, ce samedi 1er décembre. Dans les médias dominants, que n’avons-nous pas lu, entendu, vu, sur la violence extraordinaire qui a de nouveau surgi dans les rues de la capitale ?
Lire la suiteDANS UN MORCEAU INTITULÉ « Sous les Pavés », sorti en 2016 en pleine mobilisation contre la Loi Travail, le rappeur Tekilla écrivait « S’te plaît prends pas ton p’tit air / D’vos leaders j’suis pas solidaire / J’ai vu nos têtes dans leurs viseurs / J’ai vu des gosses jetés en pâture aux bavures policières / Crois-moi j’suis pas sûr qu’les p’tites enflures comme Macron passeront l’hiver ! » Était-ce d’actualité, ou était-il alors en avance sur son temps ? Il demeure que ses mots résonnent de toute leur force avec la mobilisation des « Gilets Jaunes », ce 24 novembre 2018, sur Paris.
Lire la suiteUN ENFANT A DES DROITS. « Le droit d’avoir un refuge, d’être secouru, et d’avoir des conditions de vie décentes », c'est ce que stipule la Convention Internationale des Droits de l'Enfant.
Les droits des enfants, c’est ce qui a poussé des militant.e.s et des jeunes exilé.e.s à un rassemblement à Didot, à proximité du siège administratif de la croix rouge, le 23 Novembre 2018. Plusieurs associations sont présentes : Accueil de Merde (qui avait déjà organisé une action contre la loi Collomb), Paris d'Exil, TIMMY - Team Mineurs Exilés et Les Midis du Mie.
Lire la suiteEN JANVIER 2019, suite à l’application de la loi asile et immigration la durée d’enfermement dans les Centres de Rétention Administratifs passera à 90 jours contre 45 jours actuellement. 90 jours enfermé.e.s, soumis.e.s au bon vouloir des gardien.ne.s et des juges dans l’attente d’être embarqué.e.s de force dans un avion, souvent mennoté.e.s.
« Alors on enferme des gens qui n’ont rien fait... » ce sont les propos d’une collégienne qui croisait le cortège et c’est la revendication de la manifestation des sans papiers et de leurs soutiens ; fermer les centres de rétention.
Lire la suite« Mais c'est une révolte ? Non sire, c'est une révolution ! », tels sont les mots attribués au duc de La Rochefoucault Liancourt, le soir du 14 juillet 1789, qu'il aurait prononcé après le réveil de Louis XVI à Versailles pour l'informer de la situation dans les rues de Paris.
Bien que d'une ampleur moindre, cette même phrase aurait pu être attribuée à l'un·e des collaborateur·rice·s d’Emmanuel Macron le soir du 17 novembre 2018. Outre les questions de sémantique, loin du simple jeu d'amalgame entre le comportement de l'actuel président français et celui d'un monarque de l'ancien régime, l'homologie de situation peut s'imposer comme une évidence si l'on regarde ce que ces simples mots semblent dire.
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