On pourrait s’attendre à une affaire classée. Résolue. Dont on n’entendra sans doute plus parler. Pourtant, les livreurs sans papiers de Frichti - qui luttent pour leur régularisation depuis que leur situation a été dévoilée par plusieurs médias- viennent d’entamer “la troisième vague” de leur mobilisation pour la reconnaissance de leur droit, lors d’une marche qui s’est tenue jeudi 3 septembre.
Ce samedi 10 octobre à Sarcelles (95) une marche en l’honneur d’Ibrahima Bah avait lieu. « Ibo », jeune homme noir âgé de 22 ans, est décédé à moto en percutant un poteau, le 6 octobre 2019, à Villiers-le-Bel, ville voisine de Sarcelles; cet accident mortel aux circonstances floues s’est produit aux abords d’une opération de police.
Un an après les faits, la marche en son honneur a eu lieu dans sa ville natale, Sarcelles. Deux villes particulières dans l’histoire des quartiers populaires. La marche s’est clôturée par l’arrestation de plusieurs motards qui étaient venus défiler en l’honneur d’Ibo, passionné de moto. Récit et images.
Lire la suiteSept jours avant la Marche commémorative pour Ibrahima Bah, décédé dans un accident aux abords d’une opération de police à Villiers-le-Bel le 6 octobre 2019 [voir notre reportage de l’année dernière], ses proches et les membres du collectif pour Ibo réalisait une tournée des quartiers voisins pour rappeler l’histoire de ce jeune homme de 22 ans, passionné de moto ainsi que leur bataille pour avoir accès aux vidéos.
Lire la suiteLe week-end dernier et jusqu'à ce lundi 7 septembre au soir, le quartier de la Querelle, dans les Marolles à Bruxelles, a été le théâtre de révoltes éparses. Après des bris de vitrines, des tirs de mortier et de feux d'artifice sur la police intervenus les samedi et dimanche soirs, une camionnette est incendiée le lundi soir. Pour la police et les médias locaux, il s'agit d'une preuve de plus de l'incivilité des jeunes des quartiers populaires. Pourtant, les jeunes du quartier racontent une toute autre histoire, celle d'un quotidien de violences et de harcèlement policier.
Lire la suiteAux lendemains de la double explosion meurtrière à Beyrouth, les membres de la diaspora libanaise de France ont organisé, dans l’urgence, la collecte de dons et l’envoi humanitaire des produits de premières nécessités. Au même moment, les rassemblements aux abords de l’ambassade du Liban se sont multipliés pour fustiger la négligence de l’Etat. Une mobilisation générale spontanée pour signifier qu’ils n’attendent plus rien du gouvernement en place.
Lire la suiteRetour sur l’action du syndicat des femmes de confession musulmanes à l’encontre du réseau de salles de sport Interval, qui refuse toujours l’accès de ses services aux femmes qui portent le voile. Après huit mois de dialogue de sourd, vendredi 3 juillet en fin d’après-midi, les militantes du syndicat des femmes musulmanes de l’Alliance Citoyenne Grand Lyon sont passées à l’action. Envahissant le hall d'une salle Interval du centre de Lyon, et exigeant l'autorisation du port du hijab de sport, elles témoignent également des discriminations qu’elles ont pu subir et de leur volonté d’auto-détermination.
Lire la suiteLes perspectives d'avenir post-coronavirus auront fait couler beaucoup d'encre tout au long de cette crise sanitaire inédite. Si beaucoup se sont contenté·es de le penser, d'autres se sont remonté·es les manches, dès le début du confinement, pour agir et préparer cet avenir à la hauteur de l'urgence ; en étant solidaires et auto-organisés. Bien conscients des répercussions de la crise sanitaire sur les crises sociales et économiques déjà en cours, chaque Brigade de Solidarité Populaire entend répondre aux besoins spécifiques de sa commune d'action. A Bruxelles, la brigade de Saint-Gilles voit le jour mi-mars et compte désormais une centaine de brigadistes bénévoles en son sein. A Liège, l'initiative est lancée dans le courant du mois d'avril et regroupe quant à elle une cinquantaine de personnes actives. Reportage et diapo-sonore.
Lire la suitePorté par un regain de soutien populaire venant de tout horizon, le collectif Justice & Vérité pour Adama Traoré a organisé samedi 18 juillet à Beaumont-sur-Oise (95) -conjointement avec le mouvement écologiste Alternatiba- la quatrième marche en souvenir du jeune homme décédé en 2016. Plusieurs milliers de personnes ont participé à l'événement, qui fait suite à de nombreux rebondissements dans cette affaire devenue symbolique. La famille souhaite à présent requalifier les faits en « violences volontaires ».
Lire la suiteLongtemps négligée, la langue des signes française [LSF, NDLR] s’est imposée dans les manifestations contre les violences policières de ces dernières semaines. Une volonté d’inclusivité portée par les interprètes qui souhaitent faire le pont entre les différentes minorités, et participer ainsi à la conscientisation de la communauté sourde. Cette initiative n’est pas sans bousculer la profession, qui reste attachée au principe de neutralité. Pour Eve Caristan et Elodia Mottot -interprètes présentes sur l’estrade lors des rassemblements des 2, 13 et 20 juin- l’heure est au réveil de la profession.
Lire la suiteFin juin, après un report initial de juin à septembre, la Cour de Cassation a finalement rendu une notification indiquant une non-admission du pourvoi. Le collectif Justice pour Angelo a immédiatement dénoncé une décision aussi lapidaire qu’arbitraire, officialisant le non-lieu en le justifiant par l’application inédite de l’article L435-1 du Code de la Sécurité intérieure sans autre forme de procès ; cette modification de la loi qui élargissait le recours aux armes pour les forces de l’ordre (et donc la légitime défense) avait eu lieu un mois avant la mort d’Angelo sous les balles d’une antenne locale du GIGN. Ce samedi, les proches et la famille d’Angelo Garand avait organisé une marche en sa mémoire. Avec cette annonce, c’est avec rage et amour que les soutiens venus de partout ont marché pour Angelo, et pour toustes les autres.
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Dimanche 7 juin dernier, 15.000 à 20.000 personnes ont convergé place Poelaert à l'appel de Black Lives Matter Belgium. Le rassemblement était organisé dans la lignée des protestations mondiales motivées par le meurtre de George Floyd, tué par un policier suite à un plaquage ventral le 25 mai 2020 à Minneapolis (Minnesota, Etats-Unis). C'était également la première mobilisation tolérée depuis la fin du confinement, période marquée par un acharnement policier rarement observé jusque-là. Dès 13h, une foule massive s'agglutine devant le palais de justice de Bruxelles, emblème majeur du règne de Léopold II, ex-roi instigateur du massacre colonial du Congo (1886-1960). Sur les pancartes et dans les coeurs, de nombreux noms et visages, comme ceux d'Adil, de Mehdi, de Mawda ou de Lamine pour rappeler qu'en Belgique aussi, la police tue.
Lire la suiteSamedi 20 juin, le collectif Vies Volées organisait à Paris, une fois de plus, la marche commémorative annuelle pour Lamine Dieng -décédé dans un fourgon de police parisien, le 17 juin 2007. Plus d’un millier de personnes ont répondu présentes à l’appel pour honorer le combat de la famille Dieng -qui, après 13 ans de combat, vient de conclure un accord avec l’Etat français. “Un aveu de culpabilité” pour Ramata Dieng, qui n’efface cependant pas les affres d’un combat acharné pour obtenir Justice. Pour elle, comme pour les autres familles de victime de violences policières, le combat continue.
Lire la suitePlus de 120 000 personnes – réunies à l’appel du comité Justice et Vérité pour Adama Traoré – ont déployé les contours d’un véritable projet démocratique, la veille du discours d’Emmanuel Macron. La manifestation – interdite à la surprise générale de tous·tes – met le pays face à ses manquements, ses fantasmes, ses manœuvres -voire ses impuretés. Ce samedi 13 juin 2020, une nouvelle voie politique s’est exprimée, en dépit des obstacles anti-démocratiques menés par la Préfecture de police de Paris. Le préfet, Didier Lallement est critiqué par les organisateurs•trices pour avoir « fait volte-face et interdit la marche jusqu’à Opéra à la dernière minute ».
Lire la suiteUne semaine après la mobilisation historique du 2 juin 2020 en France, le comité pour Adama organisait une conférence de presse rue Louis Blanc, à Paris, où était dévoilée une fresque réalisée par les élèves de l’école Kourtrajmé (chapeauté•es par le réalisateur Ladj Ly et le photographe JR, eux-mêmes présents ce jour) qui grave dans la pierre les regards d’Adama Traoré et de George Floyd, côte à côte.
L’occasion de réaffirmer le rapport de forces construit et imposé depuis quatre ans par le comité pour Adama, d’annoncer la mobilisation à venir ce samedi 13 juin 2020 et, surtout, de recadrer les tentatives de récupérations politiques et médiatiques.
En plein déconfinement, des dizaines, peut-être même des centaines de milliers de personnes ont répondu ce mardi 2 juin à “l’appel à la révolte contre le déni de Justice” lancé par Assa Traoré et le Comité pour Adama 4 jours plus tôt. Une manifestation en réaction aux nouveaux rapports d’autopsie mensongers sur les circonstances de la mort d’Adama Traoré entre les mains des gendarmes, le 19 juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise (95). Une manifestation massive, déroutante, avec en toile de fond les révoltes en cours aux USA suite à la mort de George Floyd, qui a profondément secoué l’opinion publique. REPORTAGE.
Perché sur les petites marches du parvis du Tribunal de Grande instance de Paris, Mahamadou Camara balaye la foule de son habituel regard perçant. Depuis que son frère Gaye est mort abattu par la BAC le 16 janvier 2018, il se tient aux côtés d’Assa Traoré ; infaillible, droit et juste. Sa prise de parole est brève. Lapidaire. Cinglante. « Si vous n’êtes pas prêt-es à mourir pour la Liberté, enlevez ce mot de votre bouche ! ». En un instant, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui lui répondent par un tonnerre d’applaudissements, d’encouragements, et qui finissent par scander « I can’t breathe !! », « La France, c’est nous ! » et « Justice pour Adama ! ». Quelques minutes plus tard, le Comité pour Adama fend la foule compacte -Assa en tête- sous les acclamations et les éclats de joie.
Quelques jours seulement après le décès de Sabri Choubi – qui a perdu la vie au volant de sa motocross dans des circonstances encore floues - plus d’un millier de personnes ont arpenté les rues d’Argenteuil (95) au cours d’une marche blanche lui rendant hommage, ce jeudi 21 mai. Organisée par ses proches et sa famille, cette marche a été dynamisée par les jeunes d’Argenteuil qui n’entendent pas baisser les bras pour obtenir Justice.
« Du 9-2 au 9-5 » : des lycéen·es s’engouffrent sans hésiter dans le bus 18 qui mène, ce jeudi 21 mai 2020, à la marche blanche pour Sabri Choubi depuis la gare d’Argenteuil. S’iels ont tous·tes la même tranche d’âge, certain·es viennent d’un peu plus loin en signe de solidarité. Les appels à la marche blanche -qui ont circulé sur différents réseaux sociaux- ont visiblement fonctionné, en dépit d’un changement de date et de parcours. « On voulait lui rendre un hommage à la hauteur, et marcher là où il avait ses habitudes », souffle en début d’après-midi S., organisatrice de la marche qui souffle à peine ses 18 bougies.
Lire la suiteA quelques arrêts en RER de la capitale, cette ville de Seine-Saint-Denis n’a pas le luxe d’échapper au constat observé depuis le début du confinement. Acculée par le Covid-19, cernée par ses deux polices, les habitant·es de Villepinte observent –et ressentent- une augmentation des violences policières. Hamza, 22 ans, en a encore fait les frais il y a peu. Entre les amendes qui tombent, et les appels téléphoniques menaçants, un système répressif et policier rodé s’est mis en place.
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