Rassemblement en hommage à Cédric Chouviat : Tout aurait pu être différent
Cédric Chouviat, décédé d’une « manifestation asphyxique avec fracture du larynx » dans la nuit du 4 au 5 Janvier, rejoint la trop longue liste des personnes tuées suite à une intervention policière ( Mort de Cédric suite à une interpellation policière : des vidéos qui mettent en doute l’hypothèse du simple « malaise cardiaque » ). On pourrait cyniquement croire que le caractère systémique ( EN QUARANTE-TROIS ANS, 676 MORTS À LA SUITE D’INTERVENTIONS POLICIÈRES OU DU FAIT D’UN AGENT DES FORCES DE L’ORDRE ) de ces violences policières nous habitue à tout -et surtout au pire, diminuant la peine, le chagrin, la rage. Il n’en est rien.
Mercredi 8 Janvier, alors que les premières contre-vérités entourant la mort de Cédric ont toutes été implacablement démontées une à une, certains collectifs majeurs de la lutte contre les violences policières tels que La Vérité pour Adama ou Urgence notre police Assassine, aux côtés d'organisations comme l'AFA ou CND ou encore Plateforme d'Enquêtes Militantes, avaient organisé un rassemblement place de la République en hommage au livreur de 42 ans, mort à la suite d’un contrôle routier.
Sous les yeux d’environ 200 personnes, les prises de parole se sont enchaînées afin d’analyser les similitudes entre la mort de Cédric et celles qui l’ont précédée, et appeler à la mobilisation. L’avocat Me Arié Alimi dénonce tout d’abord «une communication mensongère de la préfecture de police» dès le début de l’affaire. Aujourd’hui encore, samedi 11, une “information” indiquant que Cédric roulait sans permis a été invalidée par son avocat. Une énième tentative de criminaliser la victime. Or Cédric n’avait pas besoin de permis de conduire pour un scooter de 50cm3 (https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F12096). Non, Cédric Chouviat n’a pas été interpellé parce qu’il téléphonait au volant de son scooter comme l’avait indiqué des «sources policières». Non, Cédric Chouviat n’est pas mort d’un malaise cardiaque. Les vidéos filmées par des témoins démontrent que Cédric a subi un plaquage ventral lors de son interpellation. Une technique qui persiste en dépit des multiples tentatives pour l’interdire (les collectifs de famille de violences policières se battent depuis longtemps pour interdire ces dangereuses techniques d’immobilisation policières - Pétition : Laissez nous respirer ! Interdiction des techniques policières d’immobilisation mortelles , tels que le pliage, la clé d’étranglement et le plaquage ventral. Elles ont déjà fait de trop nombreuses victimes en France) .
«Cédric n'aurait pas dû mourir", développe Assa Traoré, dont le frère est mort des mêmes agissements de la police en 2016. Le grand-frère d'Ibrahima Bah ( Villiers Le Bel, ville meurtrie - 2ème Marche pour Ibrahima Bah ) qui était «livreur comme Cédric», l’Action Antifasciste Paris-Banlieue et Amal Bentounsi évoquent tous.tes la même chose : il y a urgence à s’organiser et à réagir pour mettre enfin un terme à cette l’hécatombe. L’organisation ne date toutefois pas d’hier ; depuis toujours, dans les quartiers populaires, où ont lieu majoritairement et historiquement les violences policières en toute impunité contre des personnes majoritairement racisées, les familles des victimes luttent, les dénoncent et tentent de les prévenir.
Une marche blanche en hommage à Cédric Chouviat, «qui n’aurait pas dû mourir», se tiendra à dimanche 12 janvier 2020 à 14h30 au départ de l’Hôtel de Ville de Levallois-Perret.
© LaMeute-Mes
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