Lamine Dieng / 11 années de combat : on oublie pas, on pardonne pas

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Dimanche 17 Juin 2018. Il y a 11 ans, jour pour jour, Lamine Dieng meurt menotté et étouffé dans un fourgon de police sous le poids de 4 policiers.
Ce samedi 16, Le Collectif Vies Volees a appelé à une commémoration en sa mémoire.

La manifestation débute par des prises de paroles de membres de collectifs, souvent membre d’une famille victime de violences policière ou ayant souffert de la répression.
Prendront la parole Ramata Dieng, soeur de Lamine Dieng(Collectif Vies Volees). Solène Collectif Justice pour Babacar Gueye, tué par balle par la BAC. Aurélie Garand (Justice Pour Angelo), la soeur d’Angelo Garand, abattu de 5 balles dans le thorax par le GIGN. Geneviève Bernanos mère d’Antonin et Angel Bernanos, co-fondatrice du Collectif des Mères solidaires. Laurent, syndicaliste de SUD Santé, éborgné par une grenade de désencerclement lors d’une manifestation. Assa Traoré la soeur d’Adama Traoré(La vérité pour Adama), mort entre les mains de la Gendarmerie. Mamadou Camara frère de Gaye Camara (Vérité et Justice pour Gaye), mort d’une balle dans la tête lors d’une intervention policière. Clôture cette prise de parole le collectif Vérité et Justice pour Ali Ziri, mort lors d’un contrôle routier.

Les prises de paroles successives nous rappellent la violence des faits et les nombreu.x.ses tué.es et blessé.e.s par les forces de l'ordre. Elles sont aussi le symbole de la volonté sans faille des proches et soutiens à réclamer Justice.
C'est, pour les familles et les collectifs, un combat permanent contre l’État et l'appareil judiciaire qui ne condamnent pas les responsables des décès ou des blessures, qui prononcent des non-lieux aux rares procès des membres des forces de l'ordre.

La manifestation part en direction du métro Père lachaise; sont présent.es aux côtés du collectif VieVolées, la Coordination des Sans Papiers 75, Collectif des Sans-Papiers Paris 20, la Coordination Anti Répression et Violences policières, ainsi que les collectifs de familles de victimes.

Les manifestant.e.s prennent la direction de Gambetta, passant par la rue ou Lamine Dieng est mort. Un bouquet est déposé sur les grilles de l’hôtel Nadaud, une minute de silence est observée et comme chaque année, le père de Lamine récite une prière en l’honneur de sa mémoire.
La manifestation passe par la suite devant le commissariat du 20ème arrondissement, gardé par des barrières et des policiers en tenue anti-émeute aux sourires narquois, filmant avec leurs téléphones la foule en colère qui réclame la vérité et la justice.

Le cortège descend par Pyrénées pour arriver à Belleville.
Les supporters et supportrices de foot, dans la rue et aux terrasses des café, célébrant la récente victoire de l’équipe de France, sortent de leur euphorie face à la foule qui rappelle le nombre des victimes de la police. À plusieurs reprises il est dit que face à un contrôle, il est important (et totalement autorisé) de filmer les policiers pour la sécurité des personnes.

Les manifestant.e.s rejoignent leur point de départ où un village militant et une cantine les attendent. La journée se termine avec quelques concerts de rappeurs venus également apporter leur soutien.

©LaMeute.