Le 14 avril 2021, Yanis a joué au foot puis est ressorti dans la soirée pour faire de la moto avec des amis dans le quartier, comme souvent. Mais ce soir là en rentrant chez lui, la police a décidé de le pourchasser au coin de sa rue. Une course-poursuite très dangereuse qui a conduit à un accident d'une violence extrême sur l'autoroute A1, à quelques centaines de mètres de son domicile. Yanis est transporté dans un état très critique à l'hôpital, la famille n'est pas prévenue.
C'est l'inquiétude de ne pas le voir rentrer qui a alerté sa famille. Ce sont les innombrables appels en absence de ses amis qui ont perdus sa trace pendant la course-poursuite qui ont alerté... pas la police. Mais c'est la police qui a décroché le énième appel sur le téléphone de Yanis et qui a dit « C'est la police, on a eu un accident avec votre frère... » ! Sur le rapport d'admission de l'hôpital, on apprendra que la police est arrivée la première sur les lieux et qu'elle a pratiqué le massage cardiaque.
Lorsque la famille a compris, elle s'est rendue sur les lieux de l'accident puis au chevet de Yanis, plongé dans un coma profond. Pas de police présente à leur arrivée.
Le lendemain, les questions submergent la famille. Que s'est-il passé ? Elle n'obtiendra que des réponses bancales au PC routier, qui s'occupe de l'enquête après l'accident et qui remet les effets personnels de Yanis à sa mère dans un gant en latex souillé de sang.. ! « On vous appellera... ». Depuis, le silence. 6 mois de silence !
Un média appartenant à un syndicat de police – Actu 17 – est l'un des seuls a relaté l'accident de la veille. Il incrimine Yanis, affirmant qu'il a refusé d'obtempérer, a grillé plusieurs feux, s'est engagé sur l'autoroute, puis aurait ensuite pratiqué un contre-sens pour finir percuté par un véhicule. Ce n'est pas la version des témoins qui étaients présents !
Le chemin emprunté par Yanis ce soir là est truffé de caméras de vidéosurveillance, plusieurs surplombent le lieu de la collision sur une autoroute bien éclairée. Nous les avons demandées moins d'une semaine après l'accident par le biais de notre avocat. Nous n'y avons toujours pas accès. La police reconnaît avoir « pris en chasse » Yanis. Elle lui a fait courir un danger mortel ! A quel degré d'implication ? On veut des réponses ! On veut les vidéos !
Après 49 jours de lutte, Yanis nous a quitté. Le lendemain, le 4 juin 2021, nous les proches, avons été gazés et violentés par la police à la sortie de la veillée funéraire. Le corps de Yanis a été placé sous scellés. C'est comme ça que nous avons appris qu'une enquête préliminaire était menée. Notre combat est devenu plus intense.
Nous avons porté plainte pour « homicide involontaire » auprès du Parquet de Bobigny, qui l'a bien reçu début septembre mais qui n'a toujours pas ouvert d'instruction. Les témoins n'ont pas été entendus à ce jour. Nous avons aussi porté plainte contre les forces de l'ordre pour les violences du 4 juin avec les habitants de notre quartier, elle aussi a été reçue mais pas d'instruction, ni d'enquête.
A ce jour, nous n'avons que le silence...
Nous n'arrêterons pas le combat !
On veut les vidéos ! On veut des réponses !
On veut la vérité ! On veut la justice !
Départ 13h, 30 avenue des Fruitiers 93200 Saint-Denis